vendredi 30 mai 2014

La fête de l'Assomption


Si ce que nous avons déjà dit montre la politique charnelle suivie par Rome aux dépens de la vérité, les
circonstances qui entourent la fête de l'Assomption montrent encore mieux l'audacieuse perversité et l'impiété
de cette Église; il faut noter que la doctrine à propos de cette fête, autant qu'il s'agit de la papauté, n'a pas été
établie dans les âges de ténèbres, mais trois siècles après la Réforme, au milieu de toute la lumière si vantée
du XIXe siècle. Voici sur quelle doctrine est fondée la fête de l'Assomption: la Vierge Marie, dit-on, n'a point
connu la corruption en chair et en os, elle fut élevée au ciel, et maintenant elle est investie de toute puissance
dans le ciel et sur la terre. Cette doctrine a été audacieusement exposée à la face du public anglais, dans une
récente lettre pastorale de l'archevêque catholique romain de Dublin. Elle a maintenant reçu le sceau de
l'infaillibilité papale, ayant été comprise dans le dernier décret blasphématoire qui proclame l'immaculée
conception. Or, il est impossible de faire reposer une pareille doctrine sur un seul passage de l'Écriture. Mais,
dans le système Babylonien la fable était déjà toute préparée. On y enseigne que Bacchus descendit dans
l'enfer, arracha sa mère aux puissances infernales et l'emporta avec lui en triomphe dans les airs1. Cette fable
s'est répandue partout où s'est répandu le système Babylonien; ainsi de nos jours comme aussi depuis un
temps immémorial, les Chinois célèbrent une fête en l'honneur d'une mère qui fut arrachée par son fils au
pouvoir de la mort et du tombeau. La fête de l'Assomption est célébrée dans l'Église Romaine le 15 août. La
fête des Chinois fondée sur une légende semblable, observée avec des lanternes et des candélabres, comme
le montre Sir J. F. Davis dans sa remarquable description de la Chine, se célèbre aussi au mois d'août2. Or,
lorsque la mère du Messie païen fut célébrée à cause de cette "Assomption", sous le nom de "colombe", elle
fut adorée comme l'incarnation de l'Esprit de Dieu3 avec lequel elle fut identifiée. Comme elle, elle fut
regardée comme la source de toute sainteté et la grande purificatrice, et naturellement fut reconnue elle-même
comme la Vierge mère, pure et sans tache4. Sous le nom de Proserpine (avec laquelle elle fut identifiée
quoique la déesse Babylonienne se distinguât d'elle à l'origine), tout en étant chantée comme la mère du
premier Bacchus et comme étant la femme honorée de Pluton, elle est aussi invoquée, dans les hymnes
orphiques, comme: Associée aux saisons, essence lumineuse, Vierge toute-puissante revêtue d'une lumière
céleste5.
Quel que soit l'auteur de ces hymnes, plus on les étudie, plus il devient évident, quand on les compare à la
plus ancienne doctrine de la Grèce classique, que leurs auteurs comprenaient, et acceptaient en entier la
théologie pure du paganisme. Pausanias, décrivant le bois de Carnasius, nous dit que Proserpine était adorée
dans la Grèce païenne, quoiqu'on la connût comme femme de Pluton roi des enfers, sous le nom de la Sainte
Vierge: ce bosquet contient une statue d'Apollon Carneus, de Mercure portant un bélier, et de Proserpine, fille
de Gérés, qui est appelée la "Sainte Vierge6". La pureté de cette Sainte Vierge ne consistait pas seulement à
ne point être coupable du péché actuel, mais elle se distinguait spécialement par sa conception immaculée,
car Proclus dit: on l'appelle Coré "à cause de la pureté de sa nature et de sa supériorité immaculée7".
S'étonnera-t-on dès lors de la dernière proclamation? Il n'y a pas lieu de le faire. Ce n'est qu'en suivant, dans
ses conséquences logiques, la doctrine païenne déjà adoptée et mélangée à tout le système de Rome, que ce
décret a été lancé et que la Madone romaine a été formellement appelée dans le sens le plus complet de ce
mot, "la Vierge immaculée"! Peut-on douter dès lors que la Madone de Rome avec l'enfant dans ses bras et
la Madone de Babylone ne soient qu'une seule et même déesse! On sait fort bien que la madone romaine est
adorée comme une déesse; elle est même le grand objet du culte. Les chrétiens (d'Angleterre) ne se
révolteront-ils pas à l'idée de tolérer plus longtemps ce monstrueux paganisme babylonien? Quel état chrétien
pourrait supporter que ses représentants votassent l'argent de la nation protestante pour encourager une
idolâtrie si blasphématoire8? Si l'esprit humain n'était pas aveuglé dans ses jugements, les hommes
trembleraient à la seule pensée de commettre la faute que ce pays a commise ces dernières années en
soutenant la corruption et la perversité de Rome!
La Parole de Dieu n'a-t-elle pas condamné dans les termes les plus énergiques et les plus terribles la Babylone
du Nouveau Testament? Et n'a-t-elle pas aussi déclaré que ceux qui participent aux péchés de Babylone
participent aussi à ses châtiments? (Apocalypse XVIII, 4). Le grand nombre regarde en général le péché
d'idolâtrie comme une faute comparativement légère et sans aucune portée. Mais ce n'est pas ainsi que le Dieu
des cieux le considère. Quel est de tous les commandements celui qui est accompagné des menaces les plus
solennelles et les plus terribles? C'est le second: "Tu ne te feras point d'image taillée ni aucune ressemblance
des choses qui sont là-haut au ciel, ni ici-bas sur la terre ni dans les eaux plus basses que la terre. Tu ne te
prosterneras point devant elles et ne les serviras point: car je suis l'Éternel ton Dieu, un Dieu fort et jaloux,
qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la 3e et à la 4e génération de ceux qui me haïssent."
(Deutéronome V, 8, 9; Exode XX, 4, 5). Ces paroles viennent de la bouche même de Dieu; elles ont été écrites
par la main même de Dieu sur la pierre, non pas seulement pour l'instruction de la race d'Abraham, mais de
toutes les tribus et de toutes les générations de la terre, et aucun commandement n'est suivie d'une pareille
menace! Or, si Dieu a menacé de punir le péché d'idolâtrie par-dessus les autres péchés, et si nous voyons ces
terribles châtiments de Dieu s'appesantir sur notre nation, tandis que le péché crie au ciel contre nous, ne
devons-nous pas rechercher avec le plus grand soin si parmi tous nos autres péchés nationaux qui sont à la
fois graves et nombreux, celui-là ne constitue pas la première et capitale offense? Et pourquoi donc ne nous
prosternerions-nous pas devant les rochers et les pierres? Oui, si nous, qui professons une doctrine opposée,
nous encourageons, si nous nourrissons, si nous maintenons une idolâtrie que Dieu a si affreusement menacée
de sa colère, notre faute, au lieu d'en être amoindrie, en est d'autant plus grande, car c'est un péché contre la
lumière! Or, les faits sont évidents pour tous. Il est notoire qu'en 1854 une idolâtrie anti-chrétienne a été
incorporée dans la constitution anglaise d'une manière telle, que pendant un siècle et demi il n'en avait point
été introduit de semblable. On sait aussi, que depuis, ce pays a été frappé de plusieurs châtiments successifs.
Faut-il regarder cette coïncidence comme purement accidentelle? Ne faut-il pas plutôt y voir
l'accomplissement de la menace prononcée par Dieu dans l'Apocalypse? C'est là aujourd'hui une question
excessivement pratique. Si notre péché à cet égard n'est pas reconnu par notre nation, s'il n'est pas confessé
avec repentance, s'il n'est pas rejeté bien loin, si au contraire, nous l'augmentons encore, si maintenant, pour
la première fois depuis la Révolution, tandis que nous confiant visiblement au Dieu des batailles pour le
succès de nos armes, nous l'affrontons ouvertement en envoyant dans nos camps des prêtres d'idoles; nous
pourrons avoir des fêtes nationales et des journées d'humiliation innombrables; Dieu ne peut pas les accepter;
elles peuvent nous accorder un répit temporaire, mais nous pouvons être certain que le Seigneur ne fera point
cesser sa colère et que son bras sera encore étendu9!

ALEXANDER HISLOP LES DEUX BABYLONES ou IDENTITÉ DE L'ÉGLISE ROMAINE ET DU CULTE DE NEMROD ET DE SÉMIRAMIS ILLUSTRÉ DE 61 GRAVURES Traduit de l'anglais PAR J. - E. CERISIER, pasteur. Les éditions Fischbacher.

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